Le Top 14 reprend samedi avec en lice deux clubs du bassin de l’Adour. Pau et Bayonne se retrouveront dès la 3e journée (3 septembre) pour un derby qui s’annonce chaud et haut en couleurs. La Pro D2 commencera le week-end suivant.
Le championnat français devrait être plus serré que jamais. Si la saison dernière, Agen et Oyonnax ont lâché prise assez tôt dans la saison, cette année le suspens devrait être maximum jusqu’à la dernière rencontre.
Bernard Pontneau nous a donné sa vision sur le projet de la Section Paloise qui veut monter en puissance, saison après saison, pour s’installer dans le haut du tableau de l’élite. Nous présenterons en suivant les enjeux pour Bayonne.
Ce qu’il faut savoir…
Rencontre avec Bernard Pontneau, président du club…
La Section Paloise débute le championnat à Castres (voir plus loin), avant de recevoir Toulon et Bayonne. Ces trois premiers matches donneront le ton pour la deuxième saison des Béarnais dans l’élite.
Qu’est-ce qui motive votre engagement à la tête des Vert & Blanc ?
Bernard Pontneau – C’est avant tout de mener à bien un projet ambitieux, partagé par beaucoup de monde. D’autant plus qu’il s’applique à un sport que j’aime éperdument et qui est profondément ancré dans nos territoires. C’est très motivant de se battre, en équipe, pour que le rugby rayonne encore davantage en Béarn et dans tout le bassin de l’Adour. Pour cela, nous avons commencé par imaginer une vision à long terme pour le club et à rassembler toutes les ingrédients indispensables pour favoriser la réussite du projet.
Le défi n’est pas uniquement sportif…
B. P. – Je suis convaincu, depuis longtemps, que le rugby constitue un ciment social très important par la convivialité qu’il génère, les valeurs qu’il porte mais aussi parce qu’il est omniprésent dans tous les villages. Je pense que la Section peut apporter ce supplément de solidarité qui fait parfois défaut dans la région, tant sur le plan économique que sur celui de sa promotion. C’est, en tous cas, une pierre à amener à l’édifice. D’où notre volonté de fédérer les énergies autour du club pour permettre au plus grand nombre de se reconnaître dans la démarche et dans l’identité de la Section. Ainsi, petit à petit, nous avons bâti un modèle économique et sportif autour de la passion du rugby et du territoire.
La mayonnaise semble avoir pris
B. P. – Ce n’est pas facile. Même si nous faisons parti d’un « petit » Comité, nous avons un rôle intéressant à jouer jusqu’en haut de la pyramide du rugby. Il est évident que le Béarn ne peut pas donner tous les joueurs de haut niveau nécessaires pour faire bonne figure en Top 14. Il a donc fallu se donner la capacité d’attirer des talents. La priorité a été de créer un leadership stable et solide, autour d’un noyau d’actionnaires et de partenaires fidèles, bien complété par l’adhésion des collectivités territoriales.
Total et la Ville de Pau sont les piliers de ce leadership ?
B. P. – Oui, bien sûr. Le partenariat avec Total s’est renforcé au fil des ans, à partir d’une adhésion aux ambitions sportives et à la vision du projet à long terme. La présence de Total comme partenaire majeur est une fierté pour la Section, et notre volonté est d’équilibrer cet engagement par la mobilisation de 400 entreprises, et beaucoup plus encore dans les années à venir. Quant à Pau et à l’agglomération, la collaboration a connu un véritable coup d’accélérateur avec François Bayrou et le projet d’agrandissement et de modernisation du stade. Tous les ingrédients sont là pour franchir un nouveau cap.
Et financièrement, où en est le club ?
B. P. – Dans notre vision à long terme, l’équilibre financier de l’entreprise Section Paloise est un élément clé. Nous avons assuré la profitabilité du club et nous ne voulons pas rentrer dans la spirale infernale des déficits. Avec Yannick Le Garrérès, nous animons une équipe soudée où chacun a une mission bien précise pour garantir la fiabilité économique indispensable. C’est un point essentiel pour fidéliser les partenaires et en attirer de nouveaux. Donc, pas d’imprudences de notre part et une vigilance de tous les instants. Chaque saison est un nouveau défi que nous voulons aborder avec solidité.
Quel bilan du retour dans l’élite ?
B. P. – Cette première saison en Top 14 a été positive. Mais, nous savons qu’il faut du temps et nous saurons nous donner du temps. D’abord la stabilité, puis nous ferons grandir les ambitions. La patience et la conviction sont les mots clés. Je peux vous dire que la conviction de l’équipe dirigeante est puissante. C’est un atout décisif.
Et la saison qui commence ?
B. P. – La deuxième année est forcément très différente. Les autres nous connaissent. Ils savent qu’ils affronteront une équipe plus organisée et qu’ils ne pourront plus compter sur la fragilité d’un débutant. La donne est changée. Nous devrons avoir encore plus de rigueur dans le détail, être plus froids pour gagner les matches. De toute manière, le Top 14 est très difficile. Mais nous avons le groupe pour progresser, en sachant que nous sommes toujours en apprentissage. Le pack a été densifié, nous avons aussi renforcé notre capacité de déplacement et de vitesse. Cependant, l’humilité restera de mise.
Le Top 14 va évoluer. Votre avis ?
B. P. – Plusieurs changements ont été décidés, mais ils n’entreront en vigueur que pour la saison 2017/2018. L’évolution la plus importante est la limitation à une seule descente directe. Même si le 13e devra effectuer un barrage, cela apportera plus de stabilité. Il n’est pas possible de construire une économie du niveau Top 14 et de faire le yo-yo avec la Pro D2. Les changements concerneront aussi la mise à disposition des internationaux, la définition des Jiff… nous allons nous y préparer tout au long de l’année.
Vos relations avec les autres clubs du bassin de l’Adour ?
B. P. – L’Aviron comme la Section est capable d’attirer 17.000 personnes sur le stade. La question ne se pose pas en termes de concurrence pure et dure. Chaque club doit, avant tout, être en mesure de construire sa propre économie en attirant de nouveaux partenaires. Si l’on se projette à plus long terme, la vraie concurrence sera avec des clubs de métropoles comme Lille, Strasbourg, Nantes… Le développement du rugby dans ces territoires est une volonté fédérale et de la Ligue. C’est inéluctable. Il ne faut pas opposer les clubs de la région dans une compétition imbécile. De nombreux Bigourdans, Gersois et Landais viennent voir du haut niveau à Pau, ce qui ne les empêche pas de rester fidèles à leur club et à leur territoire.
Une saison ultra serrée ?
Les dernières années ont été marquées à la fois par le yo-yo des champions en titre et le resserrement d’un Top 14 qui a vu arriver une constellation de stars mondiales.
Castres et le Stade Français qui basculent d’un statut de champion de France à une position de relégable au classement… ces renversements de situations illustrent parfaitement que rien n’est acquis dans ce Top 14. Et d’ailleurs, ces 5 dernière saisons 5 équipes différentes ont décroché le titre.
Cette saison, huit équipes sont favorites, selon les spécialistes, pour la course au Bouclier de Brennus : le Racing, tenant du titre, Clermont, Toulon, Toulouse, Montpellier, le Stade Français, Bordeaux et Castres. Mais, les six autres clubs (dont Pau et Bayonne) ne devraient pas être loin et devraient se retrouver en peloton compact entre la qualification pour la phase finale et la bataille pour le maintien.
Castres-Pau, du lourd pour commencer
Le déplacement à Castres s’annonce difficile pour Pau, et tout se jouera d’abord au niveau du pack. Les hommes de Christophe Urios, malgré de nombreux changements, semblent solides sur ce plan. Mais les Palois se sont sensiblement renforcés devant pour rivaliser avec les meilleurs.
Le point sur les changements à Pau
Départs : REY (entraîneur des avants), AUCAGNE (entraîneur des trois-quarts), BOUILHOU (3e ligne, retraite), TRAILLE (centre, retraite), ACEBES (arrière, Perpignan), MARQUES (demi de mêlée, Toulouse), NATSARASHVILI (pilier droit géorgien, Carcassonne), CAMPO (talonneur, retraite), DOMOLAILAI (3e ligne fidjien/Carcassonne), MONZEGLIO (3e ligne), MURRAY (pilier droit écossais, retraite), BONNET (centre, retraite), BOBO (ailier fidjien, Strasbourg), VUNIBAKA (ailier fidjien), ORLANDI (pilier droit argentin)
Arrivées : HAYMAN (entraîneur des avants néo-zélandais), MOWEN (3e ligne australien, Montpellier), TOMAS (demi de mêlée, Stade Français), GUNTHER (3e ligne, Oyonnax), DIARRA (3e ligne, Castres), HAMADACHE (pilier droit, Albi), METZ (2e ligne, Oyonnax), TUTAIA (2e ligne fidjien, Mont-de-Marsan), S. ARMITAGE (3e ligne anglais, Toulon), TAYLOR (ouvreur-arrière néo-zélandais, Toulon), DUPICHOT (ailier, Racing, prêt), MCINTOSH (pilier gauche néo-zélandais, Ohio Aviators)
Le point sur les changements à Castres
Départs : LAMERAT (centre, Clermont), WIHONGI (pilier droit néo-zélandais, Lyon), R. GRAY (2e ligne écossais, Toulouse), FAASALELE (3e ligne samoan, Toulouse), DESROCHE (2e ligne, Albi), NISTOR (3e ligne roumain, Albi), DIARRA (3e ligne, Pau), WULF (centre-ailier néo-zélandais, Lyon), HOUERIE (pilier, retraite), BONELLO (talonneur, retraite), S. TAUMOEPEAU (pilier gauche néo-zélandais, Lavaur), BEZIAT (talonneur, Narbonne), KIRKPATRICK (ouvreur-centre néo-zélandais, Albi), R. CABANNES (centre, retraite), BEATTIE (3e ligne écossais, Bayonne), MARTIAL (ailier, Bayonne), MARTINEZ (pilier argentin, Lomas), SIVIVATU (ailier néo-zélandais, retraite), DECROP (arrière, Albi)
Arrivées : JENNEKER (talonneur sud-africain, Oyonnax), D. KOTZE (pilier droit, Clermont), JACQUET (2e ligne, Clermont), TUSSAC (pilier droit, Montauban), STROE (pilier, Tarbes), S. MAFI (2e-3e ligne tonguien, Western Force), VAIPULU (3e ligne néo-zélandais, Chiefs), EBERSOHN (centre sud-Africain, Montpellier), A. TAUMOEPEAU (centre australien, Albi), LASSALLE (2e ligne, Toulon), AGULLA (ailier, argentin, Bath), BERARD (arrière, La Rochelle), JAMINET (ouvreur-arrière, Espoirs Toulon), JAVAUX (ouvreur, Espoirs Racing)
Samedi 20 août, 1ère journée de Top 14 : Castres-Pau, Bordeaux-Racing, Toulon-Montpellier, Stade Français-Grenoble, La Rochelle-Clermont, Lyon-Brive (20h45)
Dimanche 21 août : Bayonne-Toulon (18h15)
Samedi 27 août, 2e journée de Top 14 : Pau-Toulon (14h45), Bayonne-Castres (18h30)
Samedi 3 septembre, 3e journée de Top 14 : Pau-Bayonne (18h30)
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