En 2021, Hélioparc accueillait déjà 160 entreprises, laboratoires de recherche et organismes de soutien à l'innovation, un écosystème qui regroupe plus de 1.500 professionnels.
Mais son rôle ne se limite pas uniquement à l'hébergement d'entreprises : il participe aussi activement à l'animation des grandes filières scientifiques, économiques et industrielles du territoire, offrant un environnement propice à leur développement.
Le technopôle a stratégiquement développé des domaines d'expertise scientifique qui sont en parfaite adéquation avec son environnement économique, universitaire et industriel local. Ces domaines incluent les géosciences, le numérique, l'énergie, l'environnement, les matériaux et la métrologie, ainsi que les sciences du vivant appliquées à l'agroalimentaire.
Le positionnement stratégique d'Hélioparc en fait un moteur essentiel du développement économique pour Pau et le Béarn, stimulant l'innovation et la création d'emplois qualifiés. En se spécialisant et en cultivant des niches d'excellence, le technopôle souhaite ainsi renforcer sa compétitivité et son attractivité pour les entreprises et les chercheurs pertinents, et contribuer activement à la résilience du territoire.
Depuis 2023, le technopôle anime un nouvel incubateur dédié à la transition écologique et énergétique : Greenov. « Son objectif principal est de catalyser des projets innovants qui contribuent à la réduction de l'impact des activités humaines sur le climat, en mettant l'accent sur l'éco-innovation, l'économie circulaire et les énergies renouvelables », souligne Mohamed Amara, président d’Hélioparc.
Les thématiques spécifiques recherchées sont vastes et couvrent des domaines cruciaux pour un avenir durable : l'éco-conception, l'alimentation et l'agriculture durables, le bâtiment et l'aménagement urbain durable, la décarbonation de l'industrie, l'économie de la fonctionnalité, la gestion de l'eau, le biomimétisme et la bio-inspiration, les produits biosourcés, l'économie circulaire (incluant le recyclage, le réemploi et la valorisation des déchets), les énergies renouvelables et décarbonées, ainsi que la mobilité durable.
Les projets peuvent se situer à différents niveaux de maturité, allant de la simple idée, à la preuve de concept (POC), au prototype, jusqu'à la phase de pré-commercialisation. Cette année, sur les huit dossiers déposés, trois ont été retenus.
Les voici…
Une nouvelle source de collagène marin
HI 5 se positionne à la convergence de deux tendances puissantes et convergentes : la demande croissante d'ingrédients naturels et bénéfiques pour la santé, et l'impératif mondial urgent de gestion durable des déchets.
Cofondée par Damien Chairet Du Rieu et Stéphane Roques, cette start-up transforme les biodéchets marins en collagène de haute valeur. Cette initiative répond directement à des défis environnementaux cruciaux tout en exploitant un marché en pleine croissance pour les ingrédients biosourcés et durables.
« Chaque année, la consommation de poisson mondiale rejette deux millions de tonnes de déchets, qui sont essentiellement compostés ou incinérés. Les écailles de poissons sont un mélange de collagène et d'hydroxyapatite. Ces deux composés ont beaucoup de valeur sur de nombreux marchés, tels que nutricosmétique et de la santé », présente Damien Chairet Du Rieu.
L'entreprise capitalise sur la demande croissante de collagène marin. Encore à l’étude en laboratoire, HI 5 a développé un processus permettant d’extraire le collagène et l'hydroxyapatite sans utilisation de produits chimiques, avec un temps d’extraction réduit à quelques minutes.
Cette approche génère non seulement une valeur économique à partir des déchets, mais contribue également de manière significative à l'économie circulaire et à la préservation des écosystèmes marins, en s'alignant sur les impératifs mondiaux de durabilité et les préférences des consommateurs.
La voiture électrique comme source d'énergie
Fondée le 3 janvier 2025, éleXtra est une jeune pousse sur le marché des technologies propres. Son produit phare, la "BoBorne" est une borne de recharge réversible spécifiquement conçue pour permettre à une voiture électrique d'alimenter une habitation entière, offrant aux utilisateurs la possibilité d'économiser jusqu'à 750 euros par an sur leur facture d'électricité.
En transformant les véhicules électriques en ressources énergétiques distribuées actives, la BoBorne pourrait contribuer de manière significative à équilibrer la production intermittente d'énergies renouvelables, réduisant ainsi la nécessité de coûteuses mises à niveau des infrastructures de réseau traditionnelles et créant de nouvelles sources de revenus pour les propriétaires de véhicules électriques.
Guy-William Pivot est le fondateur visionnaire à l'origine de cette aventure. Il s'appuie sur une solide expérience professionnelle, notamment en tant que responsable de l'innovation de l'écosystème des véhicules électriques au sein de l'alliance Renault Nissan Mitsubishi.
Au cœur de la BoBorne se trouve le principe de la recharge bidirectionnelle, également connue sous le nom de V2X (Vehicle-to-Everything). Cette solution transforme les véhicules électriques de simples consommateurs d'énergie en unités de stockage d'énergie dynamiques, agissant efficacement comme des "banques d'énergie mobiles" ou des "batteries sur roues".
« Un véhicule passe 5% de son temps à nous transporter quelque part. Cela signifie que 95 % du temps, il est immobile et son énergie est inexploitée. L’objectif est de tirer parti de cette source d’énergie immobilisée. Même les plus petites voitures électriques stockent assez d’énergies pour alimenter une maison pendant plusieurs heures, voire plusieurs jours », assure Guy-William Pivot.
Cette technologie avancée permet à l'énergie électrique de circuler dans deux directions : du réseau électrique vers le véhicule électrique pour la recharge, et, de manière cruciale, de la batterie du véhicule vers le réseau (V2G) ou vers une charge locale (V2H, V2L) pour la décharge.
Réemploi de matériaux pour l’aéronautique
Alors que l'aviation est soumise à une pression croissante pour réduire son empreinte carbone (atteindre la neutralité carbone d'ici 2050), l'entreprise s'attaque à un aspect crucial souvent moins médiatisé que les carburants durables ou l'hydrogène : la fin de vie des aéronefs.
« 100.000 tonnes de matériaux utiles à l’aéronautique dorment sur les tarmacs du monde entier, soit près de 10.000 avions ne sont plus utilisés par les compagnies aériennes. Aujourd’hui, 20.000 avions sont en services dans le monde entier. Selon Airbus, d’ici 2043, il y en aura près du double », révèle Anthony Charmarty.
Face à ce constat, le jeune entrepreneur a décidé de créer AC Dismantling, en 2022, une entreprise française qui s’est spécialisée dans le démantèlement et la revalorisation des aéronefs en fin de vie (de 0 à 30 tonnes) de l'aviation civile, d'affaires et militaire.
En récupérant des matériaux et des composants, AC Dismantling entend réduire l'impact environnemental considérable des avions retirés du service en intégrant les principes de l'économie circulaire dans l'industrie aéronautique et spatiale. Cette activité constitue un pilier essentiel, souvent sous-estimé, aux côtés des avancées en matière de carburants d'aviation durables (SAF) et de propulsion à l'hydrogène.
« Nous ne nous réduisons pas à une casse automobile pour avion : nous récupérons l’appareil, on le décontamine, le déconstruit et sépare les matières premières (l'aluminium, le cuivre, le titane et l'acier), on revalorise toutes les pièces dans l’économie circulaire et on gère également tout ce qui est désimmatriculation et bilan CO2 des appareils ».
Basée à Mérignac, AC Dismantling ambitionne d'apporter une solution complète aux compagnies aériennes pour la gestion de leurs avions privés et autres aéronefs hors service. En tant que lauréat Greenov 2025, la start-up compte installer son activité à l’aéroport de Pau afin de poursuivre son développement.
Noémie Besnard
Un accompagnement complet et sur-mesure
Greenov offre un programme d'incubation complet et sur-mesure, d'une durée d'un an aux trois lauréats. L'accompagnement est à la fois individuel et collectif. Chaque projet est suivi par un start-up manager dédié, qui aide à structurer la solution, à qualifier le marché, à construire le business plan et à identifier les partenaires stratégiques.
La proposition de Greenov d'un programme d'incubation "tout inclus" est un atout majeur pour les start-up de la GreenTech. En offrant un bureau équipé, un accompagnement stratégique, un accès à un réseau d'experts et des infrastructures mutualisées, l’incubateur palois réduit considérablement les coûts initiaux et les contraintes logistiques qui pèsent sur les jeunes entreprises.
Cela permet aux start-up de se concentrer pleinement sur le développement de leur solution et leur accès au marché, accélérant ainsi leur croissance et leur capacité à générer un impact environnemental et économique positif.
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