N.BLe changement climatique intensifie les phénomènes météorologiques, affectant directement le réseau électrique. Ces conditions extrêmes ont des conséquences directes et souvent cumulatives sur les infrastructures électriques : échauffement des câbles, chutes d'arbres, arrachement de pylônes et interruptions dues aux incendies, comme en 2022.
Lors d’incidents majeurs, la Force d'Intervention Rapide Électricité (FIRE), créée en juillet 2000 après les tempêtes de 1999, peut intervenir sous 48 heures. Elle peut mobiliser jusqu'à 2.500 salariés et dispose de plus de 3.000 groupes électrogènes et de kits de réparation.
Ce dispositif d'urgence national capable d'intervenir sous 48 heures en cas d'incident climatique extrême. Il a été déclenché une centaine de fois depuis sa création, comme lors de la tempête Kirk en octobre 2024, où 145 salariés d'Enedis sont venus en renfort.
Dans le département, l’entreprise à mission à la charge de 21.300 km de lignes électriques, soit l’équivalent de la moitié de la circonférence de la Terre. Les 567 agents d’Enedis, répartis sur 14 sites, doivent répondre aux besoins des 502.902 clients des Pyrénées-Atlantiques.
Entre adaptation du réseau aux changement climatique et accélération de la transition écologique, les défis sont nombreux.
Un réseau plus résilient
« Entre 2023 et 2025, nous avons eu trois fois plus d’événements climatiques majeurs que dans les cinq dernières années. Notre principal défi est de rendre le réseau plus résilient face à des épisodes climatiques plus intenses et localisés », commente Isabelle Visentin, directrice territoriale des Pyrénées-Atlantiques chez Enedis depuis décembre 2024.
Cet objectif passe avant tout par la modernisation du réseau électrique. Dans les Pyrénées-Atlantiques, 69 millions d'euros sont investis, dont 35 millions pour l'amélioration des infrastructures.
« Dépanner et réalimenter le plus vite possible les usagers font partie de nos missions principales. Les phénomènes climatiques sont de plus en plus violents et de plus en plus concentrés », explique Jean-Marie Darget, interlocuteur des collectivités locales en Béarn.
Enedis utilise également un outil qui a pour objectif de réaliser les diagnostics de rénovation programmée avec une fonctionnalité d’intelligence artificielle. Cette plateforme de reconnaissance d’images par l’IA permet de détecter les équipements et les anomalies sur le réseau et de définir les programmes de rénovation programmée.
« En plus de l’utilisation de l’intelligence artificielle, notre partenariat avec Météo France nous permet également de pré-mobiliser nos équipes en cas d’alerte », ajoute-t-il.
L'enfouissement des lignes est également une action clé dans l’amélioration de la résilience des infrastructures. Cela protège le réseau des tempêtes, des vents forts et de la neige, tout en réduisant la nécessité d'élagage. Cependant, les lignes souterraines sont plus impactées par les canicules et sont plus difficiles d'accès pour les réparations.
Faciliter l’accès aux nouvelles énergies
Enedis est le point d'entrée unique et incontournable pour le raccordement de toute nouvelle installation électrique ou de tout nouveau logement au réseau public de distribution. « Notre rôle est d’accompagner l’accélération des EnR, représentant la « 2e électrification de la France », qui passera par le raccordement des producteurs d’énergies renouvelables, mais aussi par l’accueil de nouveaux usages, l’électrification des industries et des mobilités », résume Isabelle Visentin.
Dans les Pyrénées-Atlantiques, Enedis accompagne le développement du photovoltaïque. Le département compte 18.000 producteurs d’électricité photovoltaïque, avec 300.000 MWh produits en 2024, soit 17% de la production électrique locale.
En parallèle, l'autoconsommation collective se développe, permettant de bénéficier d'énergie renouvelable produite localement. 11 opérations sont en cours dans les Pyrénées-Atlantiques et plus de 40 autres opérations vont être mises en service dans l’année à venir. Ce système peut convenir à la fois aux collectivités locales, à des opérateurs privés ou encore des collectifs citoyens.
« L’autoconsommation électrique se développe rapidement dans le département. En résumé, il s’agit d’un ou plusieurs producteurs d’énergie qui sont directement reliés à des consommateurs par le réseau public de distribution d’électricité. Au-delà des raccordements nécessaires, nous sommes en charge des données de comptage : on comptabilise l’énergie que les producteurs produisent et ce que chacun des usagers consomme », souligne François Vicard, interlocuteur privilégié en Béarn.
Électrifier les mobilités et l’industrie
Enedis anticipe et optimise le développement de la mobilité électrique sur le territoire. Pour aider à la décarbonation des transports, l’entreprise s’occupe de raccorder des points de charge des bus électriques du littoral basque et de Pau Béarn Pyrénées, à l’instar du raccordement des points de charge des camions de transport pour le transport de granulats pour l’Entreprise Daniel.
« L’évolution du nombre de points de recharge sera une condition essentielle à l’acceptation de la mobilité électrique et un levier essentiel sur la thématique de la décarbonation des transports. Dans le 64, nous avons une augmentation de 23% de mise en service de borne de recharge. Les copropriétés commencent aussi à s’équiper, au total, elles sont 318 en mai 2025 », met en avant la directrice territoriale.
Dans un souci d’exemplarité, Enedis décarbone progressivement sa propre flotte : dans le département, 43% de ses véhicules sont électrifiés. « L’objectif est d’atteindre 75% de véhicules électrifiés à l’horizon 2030 sur l’ensemble du Groupe Enedis. Ça dépend beaucoup de la géographie du territoire : c’est plus facile d’électrifier les zones urbaines que les zones de montagnes. Mais la technologie évolue rapidement, ce qui nous permet de relever ces défis », assure Jean-Marie Baizé, responsable de la mobilité électrique interne Nouvelle-Aquitaine.
L'industrie est le 3e secteur émetteur de GES avec 337 kT CO2 en 2023. En lien avec RTE, Enedis accompagne les clients industriels dans l'électrification de leurs process industriels, dans un objectif de décarbonation. C’est le cas de la Technocité à Bayonne, avec la création de deux lignes HTA souterraines, et du programme ZIBAC à Lacq, qui vise à répondre aux besoins des futures entreprises sur le bassin local.
Noémie Besnard
Isabelle Visentin est directrice territoriale d’Enedis dans les Pyrénées-Atlantiques
Ingénieure de formation, Isabelle Visentin débute sa carrière dans le secteur aérospatial avant de rejoindre le groupe EDF en 1996.
Elle y a occupé des postes clés, notamment dans les projets internationaux et la direction des achats, où elle a piloté des missions stratégiques liées à la maintenance des centrales nucléaires.
À partir de 2013, elle se tourne vers le développement territorial et les relations institutionnelles en Nouvelle-Aquitaine, avant de rejoindre Enedis en 2022.
Depuis 2024, elle représente Enedis dans les Pyrénées-Atlantiques, au service des collectivités et de la transition écologique, avec une vision transversale et engagée du service public de l’électricité.
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