La rentrée des classes ne se résume pas à une affaire de fournitures scolaires. Pour les 17 321 collégiens landais, c’est aussi le fruit d’un travail constant du Département, qui gère 39 établissements publics et près de 200 000 m² de locaux. Avec un budget 2025 de 30,9 millions d’euros, dont 13,9 millions dédiés à l’entretien et à la rénovation des bâtiments, la collectivité s’applique à offrir les meilleures conditions d’apprentissage.
Le collège Cap de Gascogne, à Saint-Sever, illustre parfaitement cette mobilisation. Restructuré en 2018 pour un coût de 3,76 millions d’euros, il bénéficie aujourd’hui d’un soutien constant, à savoir de subventions pour l’achat de matériel pédagogique, de bourses départementales ou encore de dotations numériques. Mais surtout, il s’impose comme un pionnier dans le domaine de la restauration scolaire, où l’enjeu dépasse largement le simple fait de servir des repas.
La cantine, une leçon de société
« La restauration scolaire est bien plus qu’un simple service : elle est un pilier de santé publique, un vecteur d’égalité, et un levier économique pour nos territoires », rappelle Xavier Fortinon, président du Conseil départemental. Avec près de 2 millions de repas servis chaque année, le Département en a fait un axe stratégique de sa politique éducative.
À Saint-Sever, ce sont les chiffres qui en parlent le mieux. Pas moins de 57,5 % des produits cuisinés sont durables et de qualité, dont 30,5 % issus de l’agriculture biologique. Le collège Cap de Gascogne a aussi été parmi les premiers à expérimenter le compostage et le tri des biodéchets, en complément du dispositif Éco-Tribu. Trois composteurs de 1 000 litres y valorisent les restes de cantine en engrais pour les carrés potagers de l’établissement. Ainsi, les collégiens comprennent que chaque assiette a une valeur, et le tri fait partie intégrante de leur éducation.
Pour franchir un nouveau cap, le Département a engagé en 2025 une démarche inédite, à savoir la création de cinq groupements de commande alimentaires. Objectif ? Mutualiser les achats des collèges afin de mieux respecter la loi Egalim (50 % de produits durables dont 20 % bio), tout en soutenant les producteurs locaux.
« Le process des groupements de commandes alimentaires constitue un outil de transformation permettant de mieux organiser la rencontre entre la demande des établissements et l’offre locale », insiste Xavier Fortinon. En clair, il s’agit de rapprocher la cantine du champ, d’ancrer encore davantage les repas dans le territoire. Des réunions avec 135 opérateurs locaux, dont 52 rencontrés en direct, ont déjà permis de préparer les cahiers des charges. Les premiers marchés devraient être signés en 2026, pour une mise en œuvre opérationnelle au 1er janvier 2027.
Le goût des bonnes pratiques
Au-delà de l’approvisionnement, la restauration scolaire bénéficie d’un vaste plan de formation destiné aux chefs et seconds de cuisine. Depuis 2021, ils participent à des ateliers culinaires, découvrent de nouvelles techniques et échangent entre pairs. Ces efforts se traduisent dans les assiettes par des menus végétariens, des recettes signatures ainsi que la valorisation des produits locaux.
Pour célébrer ce savoir-faire, le Département a même édité un livre de recettes rassemblant 36 plats emblématiques, remis à chaque famille. Une façon de prolonger à la maison l’éducation au goût initiée à la cantine.
Outre le fait de servir des repas équilibrés, le collège Cap de Gascogne en fait un outil pédagogique. Les élèves choisissent des portions adaptées à leur appétit, apprennent à limiter le gaspillage et découvrent l’origine des aliments. Des affiches expliquent les qualités nutritionnelles des produits, tandis que des animations comme la « pressée de raisin » ou les visites d’exploitations locales renforcent la culture alimentaire.
« Animé par la volonté de favoriser la réussite éducative, l’ouverture d’esprit et le vivre ensemble, le Département agit concrètement pour l’émancipation des jeunes landais », souligne Xavier Fortinon. Dans cet esprit, la cantine devient une continuation des salles de classe, où l’on apprend à la fois la citoyenneté, la solidarité et le respect de l’environnement.
Un accompagnement qui dépasse la cantine
Bien sûr, la restauration n’est pas la seule priorité. Le Département finance aussi le numérique éducatif (avec près de 5,1 millions d’euros), les travaux d’entretien et de rénovation, ainsi que les aides aux familles. À Saint-Sever, 220 élèves et 30 enseignants ont reçu un ordinateur portable, tandis que 68 bourses départementales ont été attribuées pour un total de 7 556 euros.
La gratuité du transport scolaire, maintenue pour 2025-2026, profite à plus de 23 000 élèves, représentant une économie moyenne de 92 € par famille. Le Département soutient également l’engagement des jeunes via des aides au BAFA, au permis de conduire ou au BNSSA, et encourage la pratique sportive par le biais du chèque sport de 50 € attribué à 1 300 collégiens.
Enfin, les actions éducatives complètent ce dispositif. Du programme « Culture en herbe », qui accueille des artistes en résidence dans les collèges, au déploiement de l’Éco-Tribu, qui sensibilise au recyclage et à la réduction d’énergie, le Département veille à ce que chaque élève bénéficie d’un parcours riche et ouvert.
« En cette rentrée 2025-2026, nous réaffirmons notre détermination à offrir à chacun des plus de 17 300 collégiens scolarisés dans les 39 collèges publics landais les meilleures conditions pour réussir », conclut Xavier Fortinon. Une copie sans faute, qui montre que dans les Landes, la réussite éducative se joue aussi… à table.
Sébastien Soumagnas
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