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Le Temps d’Aimer la Danse entre en scène pour sa 35e édition

Du 5 au 15 septembre 2025, l'événement culturel va faire de Biarritz une capitale chorégraphique avec une programmation plurielle.
Le Temps d’Aimer la Danse revient cette année avec 34 événements gratuits
Le Temps d'Aimer la Danse DR
Trente-quatre événements gratuits, cinq créations mondiales et la présence inédite des quatre académiciens de la section chorégraphique des Beaux-Arts : Blanca Li, Angelin Preljocaj, Carolyn Carlson et Thierry Malandain.
Beaucoup de spectacles se déroulent en extérieur, auprès du public
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Du 5 au 15 septembre 2025, Biarritz devient le théâtre d’une effervescence chorégraphique sans pareille. Le Temps d’Aimer la Danse revient pour une 35e édition qui promet autant d’émotions que de découvertes, avec 34 événements gratuits, 37 levers de rideau et pas moins de cinq créations mondiales. À ce programme déjà foisonnant s’ajoute un rendez-vous historique : pour la première fois, les quatre académiciens de la section chorégraphique des Beaux-Arts, à savoir Blanca Li, Angelin Preljocaj, Carolyn Carlson et Thierry Malandain, seront réunis. Une rencontre qui sonne comme un grand ensemble, où chaque personnalité apporte son pas, son souffle et son regard.

Un festival au long cours

Né en 1990 sous l’impulsion de Biarritz Culture et de son président Jakes Abeberry, le Temps d’Aimer a d’abord tracé un chemin entre héritage et modernité. Dès ses premières éditions, il invitait sur la Côte basque les grandes compagnies internationales, Ballets de Monte-Carlo, Ballet du Kirov, Ballet de Francfort de William Forsythe, tout en ouvrant sa scène aux danses basques et aux premiers élans contemporains de chorégraphes locaux.

Au fil des ans, le festival a refusé l’étiquetage, préférant composer une partition plurielle où néo-classique et hip-hop, flamenco et danse urbaine, ballets institutionnels et écritures émergentes se répondent. Cette ouverture a façonné un public fidèle, curieux et surtout multigénérationnel. L’événement s’est ancré dans le paysage jusqu’à devenir l’un des grands rendez-vous chorégraphiques de France.

Depuis 2021, son intégration au Centre Chorégraphique National Malandain Ballet Biarritz a donné un nouvel élan à l'événement, avec une transition écoresponsable assumée et une extension territoriale qui mène les spectacles jusque dans huit villes et sept théâtres de la Communauté Pays Basque, sans oublier quelques escapades dans le Béarn et le Gipuzkoa.

Les pas de côté de Thierry Malandain

Directeur artistique du festival depuis 1998, Thierry Malandain signe cette année encore un édito qui résonne comme une chorégraphie en mots. Il y rappelle que le Temps d’Aimer est d’abord une voie, parfois escarpée, mais toujours ascendante : « N’y allons pas par quatre chemins, puisqu’en soi, il n’en existe qu’un seul pour franchir les escarpements et atteindre le Temps d’Aimer. Régulièrement entretenu depuis trois décennies et demie, c’est tout droit, ensuite prendre à gauche, puis tourner à droite, et après, il n’y a pas à s’y tromper, monter droit devant porté par l’aile des vents. »

Le festival se veut multigénérationnel
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Sous sa plume, le festival devient une ascension, une marche où la danse se fait boussole : « Simple promeneur, ou grimpeur émérite, entre les passages fleuris et les pentes abruptes, en serpentant d’une danse à l’autre, à tout moment pourra surgir l’inattendu, l’inespéré… » Ces mots éclairent l’esprit d’un rendez-vous qui refuse de se perdre dans les modes ou les compromis, et qui affirme sa mission, à savoir donner à la danse toutes ses dimensions, de la plus spectaculaire à la plus intime, de la virtuosité des grands ensembles aux gestes fragiles des « pèlerins chorégraphiques solitaires ».

L’un des temps forts de l’édition 2025 réside dans la réunion inédite des quatre académiciens de la section chorégraphique des Beaux-Arts. Blanca Li, Angelin Preljocaj, Carolyn Carlson et Thierry Malandain partageront une même scène, offrant au public une rencontre historique. Rarement la danse contemporaine française aura rassemblé dans un même souffle quatre figures aussi marquantes, dont les trajectoires contrastées composent un panorama de la création chorégraphique des cinquante dernières années.

Plusieurs troupes locales, et notamment du Gipuzkoa, se produiront lors du Festival
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Quand le Pays Basque entre dans la danse

Si le festival a toujours revendiqué son ouverture internationale, il n’oublie jamais ses racines. L’édition 2025 accorde ainsi une place particulière aux artistes d’Iparralde et d’Hegoalde, grâce à un partenariat renforcé avec l’Institut Etxepare. Huit compagnies basques seront ainsi mises en lumière, et un grand rendez-vous professionnel réunira artistes, programmateurs et journalistes dès le premier week-end. Une manière de valoriser un territoire où la danse basque traditionnelle dialogue avec les écritures contemporaines, dans une même recherche de transmission et de renouveau.

Fidèle à son identité, le Temps d’Aimer 2025 mêlera créations mondiales, œuvres du répertoire et découvertes. Le festival sera coproducteur de plusieurs projets, contribuant ainsi à l’émergence d’artistes et à la vitalité de la création chorégraphique. La diversité des esthétiques, du ballet néo-classique aux danses urbaines, sera une fois encore le fil conducteur, offrant au public un voyage chorégraphique sans frontières.

Thierry Malandain le rappelle, « l'ascension offrira une vue imprenable sur les neiges immortelles et la section de chorégraphie de l’Académie des beaux-arts. Là, au-dessus des ombres de nos jours, loin des tragédies humaines et des odeurs de poudre, oubliant tout pour profiter du spectacle qui récompense des efforts dépensés pour en jouir… »

Une immersion totale en dansant au plus près du public
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Danser au plus près du public


Au-delà des spectacles, le festival multiplie les actions de médiation : répétitions publiques, masterclasses, rencontres avec les artistes, ateliers pour les enfants. La fameuse Gigabarre, organisée en plein air, réunit chaque année des centaines d’amateurs autour d’un même exercice, symbole d’une danse partagée.

Cette proximité va de pair avec une démarche écoresponsable : billetterie solidaire, pass à tarif réduit dont une partie est reversée à une ONG locale, diffusion sur tout le territoire pour limiter les déplacements. L’objectif est clair : faire du Temps d’Aimer la Danse un festival durable, inclusif et fédérateur.

En 35 éditions, le Temps d’Aimer s’est imposé comme un festival à part, ni tout à fait institutionnel ni totalement alternatif, mais profondément fidèle à sa mission : rendre la danse accessible à tous. Thierry Malandain conclut son édito avec des mots qui résonnent comme une déclaration de foi : « Sans y aller par quatre chemins, l’Écho répondra des cimes de l’espérance : le programme du Temps d’Aimer la Danse est en soi un manuel de vivre. »


Sébastien Soumagnas

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