Le Haut-Béarn est, à hauteur de 95%, un territoire géré par les communes, contrairement à des départements comme les Landes, où la grande majorité des espaces est privée. Alors forcément, « on est chez nous partout… mais on est aussi chez le voisin » souligne Didier Hervé. Le rôle de cette institution est donc de permettre à chacun de réaliser ses projets, utiles au territoire, tout en respectant tous les autres habitants, dans les domaines de l’agropastoralisme, de la forêt, de l’eau et de l’environnement.
L'IPHB est une collectivité territoriale, avec un statut d’Etablissement public de coopération intercommunale (EPCI). Il s’appuie sur un Conseil de gestion patrimoniale, composé d'élus, d'habitants des vallées d'Aspe, d'Ossau et de Barétous, ainsi que de représentants de l'Etat, de la Région et du Département. Cette instance permet de se concerter, d’échanger, et de co-constuire des projets émanant des communes. Il s’agit de trouver une solution viable et intéressante pour les acteurs concernés, afin qu'aucun conflit ne surgisse.
Ensuite, le projet est transmis au Syndicat mixte du Haut-Béarn, composé des élus du territoire, ainsi que des représentants du département des Pyrénées-Atlantiques, et du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine. C'est ici que les décisions sont prises. A toutes les étapes, le projet est accompagné par une équipe de gestion, qui plaît à s'appeler une équipe de « facilitation ». Son rôle étant d'être à l'écoute des porteurs de projets et de les aider dans leur construction.
Au service de son territoire, de manière participative…
L'IPHB se définit donc comme un « facilitateur de territoire ». Qu'est-ce qu'on entend par là ? « Quand on porte un projet, on rencontre deux types de personnes. Les premières diront que c'est impossible, compliqué, et peuvent générer du découragement. D’autres, vont croire en vous et en votre idée, et favoriseront la réalisation. Et bien nous, nous voulons être ces autres. Comme nous aidons nos vallées, nous sommes donc des facilitateurs de territoire », insiste Didier Hervé.
Cette institution, « malheureusement unique en France » déplore son directeur, veut être résolument positive. Pour l'IPHB, tous les projets sont de « bonnes idées ». Et tous sont réalisables. Alors certes, certains seront plus délicats ou plus difficiles que d'autres, mais tous doivent pouvoir être menés à leur terme.
« Nous estimons que dans le Haut-Béarn, l'espèce qui est le plus en danger, c'est l'habitant. Notre nature va bien, nos animaux aussi, mais nos habitants s'en vont. De près de 19.000 habitants en 1880, nous en sommes aujourd'hui à moins de 6.500. Soit plus de 65% de perte ». C'est pour cela que l'IPHB cherche à satisfaire le plus grand nombre, tout en faisant du développement durable.
Il s’agit d’une écologie intégrée. Ici, le terme de « développement durable » est à prendre dans son sens premier, c'est-à-dire un développement du territoire sur une longue période, et pouvant être renouvelé à chaque cycle. Et depuis plus de 25 ans, l'IPHB est au service de son territoire, grâce à une méthode de fonctionnement unique, qui a fait ses preuves : la gestion en patrimoine commun ou plus simplement la gestion locale participative.
Une politique sans failles...
Depuis sa création en 1994, l'IPHB a pris 1.400 décisions, dont 85% à l'unanimité. Aucune n’a été contestée ou fait l’objet de recours devant les tribunaux. Tout simplement parce que la politique de l'IPHB sert les intérêts de tous. « Lorsqu'un projet est soumis par l'une des collectivités membres, il est présenté aux autres entités concernées. Il est ensuite discuté, débattu, pour que chaque partie y trouve son intérêt, et que l'idée de base soit amenée à réalisation dans le cadre d’un consensus. Ça peut être parfois long, mais à la fin, on arrive toujours à trouver une solution ».
C'est une noble cause que sert l'IPHB. Ces amoureux de leur territoire veulent uniquement « gérer notre territoire en bon père de famille ». C'est en cherchant du positif dans tout, et en prenant les problèmes dans le bon sens, que le Haut-Béarn réussit à maintenir un fonctionnement aussi bien huilé.
L'IPHB souhaite montrer que par l'histoire de son territoire, et grâce à son fonctionnement, elle n’est pas autre chose qu’une « expérience » enrichissante pour tous.
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