Désolé pour Jacques Pedehontaa, aujourd’hui nous n’allons pas évoquer son tant aimé Laàs béarnais, mais le Laas d’Astarac, tout autant aimé par Alain Bonijol, figure française de la tauromachie, en tant que dresseur de chevaux destinés aux picadores.
Ne manquait à son bonheur que de posséder sa propre plaza ; la voici inaugurée au lieu-dit Narbonne, en présence d’amis et d’aficionados venus d’un peu partout, et en particulier de Camargue.
Petit retour vers le passé : c’est en tant que combattant à pied qu’il fait ses débuts dans l’arène, d’abord dans des ferrades, des courses de taureaux emboulés ou lors de capeas. A vingt ans, en 1974 à Vic-Fezensac, il saute le pas et tue son premier adversaire dans une novillada sans chevaux.
Après une carrière en demi-teinte, il termine son parcours à Las Ventas en 1986 par la faute d’une blessure grave et se reconvertit quatre ans plus tard comme dresseur, s’établissant au Mas des Pointes, à Franquevaux, en Camargue et donc aussi à Laas, dans le Gers.
Car ce qui le passionne, c’est le cheval. Si sur toutes les plazas d’Espagne, de France ou d’Amérique, le picador est le mal aimé, le seul qui se fasse huer dès le paseo, qu’en est-il de son cheval ? Camouflé derrière sa carapace, est-il un acteur rétif, un mur, ou au contraire un combattant parfaitement préparé à recevoir l’assaut ?
C’est à l’amélioration de sa condition que Bonijol se voue, avec la fabrication de protections (carapaçon ou peto). Ces armures, il les conçoit avec des matériaux servant à la fabrication des gilets anti-balles. Quant aux chevaux, il les veut toreros, de plus en plus légers, maniables, les faisant passer de 800 à 600 kilos, afin de faire diminuer le nombre de piques données, que le public n’apprécie guère, bien qu’elles soient indispensables pour tester la bravoure du taureau et préparer la faena du torero.
Bref, un passionné à qui il ne manquait que sa propre plaza pour frôler le bonheur. C’est désormais chose faite, avec une inauguration entre aficionados et amis. On assista ainsi à une novillada sans mise à mort, menée par Hervé Galtier, ce qui incita Alain à redescendre dans l’arène pour faire quelques passes à trois vacas du Lartet, des frères Bonnet. Et à un paseo d’une dizaine de cavaliers, avec Arlésienne en croupe, de la manade Martini. Un pur moment de partage et de bonheur, que même les adversaires de la corrida auraient apprécié.
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