À Biarritz, le surf est une religion, et la Côte des Basques son lieu de pèlerinage. C’est sur ce spot mythique qu’a grandi la Rat’s Cup, lancée par le collectif ALC avec une idée simple : faire dialoguer les vagues et la musique. Vingt-trois ans plus tard, le pari est largement gagné. Le festival n’est plus seulement un rendez-vous de surfeurs : c’est devenu une institution locale, connue bien au-delà des frontières basques. Ici, pas de compétition formatée ou de concert guindé, mais un savant mélange d’adrénaline et de convivialité, porté par une communauté fidèle.
Quand la vague rencontre les décibels
Le cœur de la Rat’s Cup, c’est évidemment la compétition de surf. Chaque année, près d’une centaine de riders se jettent à l’eau, avec une trentaine de surfeuses prêtes à envoyer leurs meilleures manœuvres sur les vagues mythiques de Biarritz. Loin des formats stricts du World Tour, l’événement privilégie le spectacle et la créativité, laissant aux surfeurs toute latitude pour s’exprimer.
Mais ce serait réduire la Rat’s Cup que de la voir uniquement comme un contest de surf. Car dès que le soleil se couche, les planches laissent place aux guitares, aux platines et aux beats. Le line-up 2025 a d’ailleurs de quoi faire frissonner plus d’un festivalier : de la cumbia à l’électro, du punk au funk, du trap à la house, il y en aura pour toutes les oreilles. Une vraie houle musicale qui déferlera chaque soir jusqu’à une heure du matin.
Et comme si cela ne suffisait pas, le skate s’invite lui aussi dans la danse. Démonstrations, contests et sessions improvisées viennent compléter ce cocktail explosif. La Rat’s Cup, c’est la glisse sous toutes ses formes, sur l’eau comme sur le bitume.
Ce qui fait la singularité de la Rat’s Cup, c’est sa capacité à mélanger les genres et les publics. Dans la foule, on croise des surfeurs pros, des familles, des kids venus applaudir leurs groupes préférés, mais aussi des anciens qui ont connu les débuts du surf basque. La mixité est totale, générationnelle comme sociale.
Le festival revendique d’ailleurs un esprit de solidarité. Une partie des bénéfices sert à soutenir des projets associatifs et créatifs, notamment ceux portés par de jeunes surfeurs de Biarritz. Une manière concrète de rendre à la communauté ce qu’elle donne chaque année à l’événement.
Et cette ambiance participative se ressent partout : des stands de food et de drinks aux expositions d’art, en passant par les happenings sportifs et musicaux. Chaque édition est pensée comme un terrain de jeu où chacun peut trouver sa vague à rider.
Nouveautés 2025
Pour sa 23ᵉ édition, la Rat’s Cup met les bouchées doubles. Le budget musical a été renforcé pour accueillir des artistes plus nombreux et plus variés, venant de Madrid, Lisbonne, Paris ou encore Getaria. La scène s’annonce électrique, avec des soirées capables de faire vibrer les falaises de la Côte des Basques.
Autre changement majeur : l’organisation a dû répondre à des demandes de sécurité plus strictes. Résultat : une jauge limitée et une billetterie payante pour les soirées du vendredi et du samedi, fixée à 15 € (avec 500 préventes à 10 € pour les plus rapides). Le dimanche, fidèle à son esprit d’ouverture, le festival restera gratuit.
Cette nouvelle formule permet d’assurer le confort et la sécurité de tous, sans renoncer à l’âme festive et inclusive qui fait la réputation de la Rat’s Cup.
Un line-up taillé pour la glisse
Côté programmation, 2025 promet des soirées inoubliables. Vendredi, la chaleur de Lisbonne avec Pongo viendra se mêler aux vibrations psych-rock de Black Maracas et aux beats hard-dance de Canelle Doublekick. Samedi, place à l’énergie punk avec Bracco et les Dead Krakuzies, avant de basculer dans l’univers trap et techno avec Mel Woods et Urumi. Enfin dimanche, le festival offrira un grand final coloré avec la salsa électronique de Getaria, la cumbia festive de Bacano Banda et un closing surprise signé ALC.
Chaque journée sera une traversée musicale, une série de vagues sonores où chacun trouvera de quoi surfer selon ses goûts.
Durant trois jours, la Côte des Basques se transforme en un gigantesque terrain de jeu. La plage, déjà mythique, devient scène de compétition et dancefloor à ciel ouvert. L’océan, les falaises et les couchers de soleil forment un décor naturel que bien des festivals envieraient.
La Rat’s Cup, c’est aussi un état d’esprit : celui d’un été qu’on refuse de laisser filer, celui d’une ville qui célèbre sa culture surf autant que sa vitalité musicale. C’est un moment où Biarritz se rappelle qu’elle est non seulement la capitale historique du surf européen, mais aussi un haut lieu de fête et de créativité.
En 2025, la Rat’s Cup continue de tracer sa route, entre fidélité à ses racines et ouverture vers de nouvelles influences. Ce festival est tout simplement devenu un rituel. Il est un peu la dernière grande vague avant l’automne, celle que personne ne veut rater.
Sébastien Soumagnas
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