L’épicerie rurale incarne une réponse concrète aux défis de la revitalisation rurale, en s'appuyant sur les valeurs de qualité, de partage et de circuits courts.
Après quinze années passées dans le secteur de l'agroalimentaire, où elle a officié en tant que chef de produit en marketing et communication pour une marque de foie gras, Anaïs a décidé de se lancer un nouveau défi : mieux valoriser le terroir en ouvrant une épicerie dans son village natal béarnais : Geüs d’Oloron.
Cette carrière passée n'est pas un simple détail, elle a façonné une compréhension intime des rouages de la production alimentaire à grande échelle. Cette connaissance approfondie lui a permis d'identifier les lacunes et les dérives du système, ce qui l'a poussée à envisager un modèle radicalement différent.
« Je voulais faire quelque chose à plus petite échelle. Pendant six mois, j’ai rencontré des producteurs et éleveurs pour mon projet de créer un lieu accessible à tous, avec des produits de tous les jours. J’ai réussi à regrouper entre 80 et 90 produits dans une limite de 100 km autour de l’épicerie », retrace-t-elle.
Le projet Bien&Bon est ainsi né d'une volonté de proposer une nouvelle manière de consommer : en privilégiant la proximité, en éliminant les intermédiaires et en mettant en valeur le savoir-faire des producteurs de sa région.
Loin d'être une simple reconversion, cette démarche est une affirmation de valeurs, un choix délibéré de construire une alternative éthique et durable en opposition au modèle qu'elle a pratiqué pendant des années.
Une mise en valeur des pépites du terroir
Pour bâtir sa gamme de produits, Anaïs Paloumet a entrepris une véritable quête personnelle et professionnelle. Elle a passé plus de six mois à sillonner les campagnes basques et béarnaises pour rencontrer et dénicher une soixantaine de producteurs et artisans passionnés.
Ici, chaque référence est le fruit d'une rencontre, d'une découverte et d'une confiance mutuelle. Le résultat de cette exploration est un catalogue de plus de 400 produits, qui sont de véritables pépites du terroir local.
Elle a ainsi noué ainsi des partenariats avec les maisons Moutet, Maison Malnou, le Rucher d’Aïtan͂i à Barcus, l’Atelier de l’Ours à Monein, le sel de Salies-de-Béarn, l’huilerie Mirande, la conserverie Saint-Jean-de-Luz…
La sélection inclut une vaste gamme d'articles allant des produits frais (yaourts, fromages, viandes, charcuteries, fruits et légumes) aux salaisons, conserves, et épicerie fine. L'épicerie propose également un bel assortiment de boissons (jus de fruits, vins, bières), des gourmandises sucrées et même des produits cosmétiques et d'hygiène ainsi que des articles de boutique cadeau.
Un lieu de vie plus qu’une simple épicerie
Au-delà de son rôle commercial, Bien&Bon s'est imposé comme un centre névralgique pour la vie sociale de Geüs d'Oloron. Le magasin a été conçu comme un lieu d'échanges, de découvertes, de rencontres et de partage.
Dans une époque marquée par la désertification commerciale des petites communes, le fait de pouvoir s'arrêter pour prendre un café ou déguster une planche de charcuterie et de fromage sur la terrasse transforme une simple corvée en une expérience agréable et sociale.
Les ateliers, cours de cuisine, dégustations, soirées et rencontres avec les producteurs ont pour but de renforcer les liens entre les habitants et de les reconnecter avec les artisans de leur terroir.
« Je voulais avant tout créer un lieu de vie convivial, une occasion de se retrouver autour de bons produits. Les intervenants sont tous des passionnés qui ont envie de transmettre leur savoir-faire et d’échanger sur leur travail. Ces ateliers se font en petit comité, pas plus de dix personnes, afin de faciliter les échanges », précise la gérante, qui réalise également des coffrets-cadeaux pour les fêtes de fin d’année.
En juin dernier, après seulement deux ans d’ouverture, Anaïs Paloumet a reçu le prix national de l’épicerie rurale lors du concours de la meilleure épicerie de France, organisé par le salon Gourmet Sélection. Elle sera donc invitée le 22 septembre au Salon des épiciers de France.
« Ҫa valide et récompense le parcours et l’engagement pour le terroir béarnais. C’est une fierté pour tous les clients et les fournisseurs et c’est très motivant pour la suite », confie la Béarnaise de 38 ans, qui souhaite aussi développer un service de planche apéritive sur commande, pour les brunchs ou les événements de particuliers, et mettre en place un service de livraison bimensuel avec différentes formules.
Noémie Besnard
COUPS DE POUCE
Anaïs Paloumet recherche constamment de nouveaux produits à proposer dans son épicerie ou des intervenants pour ses ateliers. Si vous souhaitez en savoir plus sur son travail et son engagement pour le terroir, n’hésitez pas à la contacter par mail.
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