Mais, c’est que vous n’avez pas assisté au récent Concours du meilleur croissant au beurre d’Isigny AOP, qui vient de se tenir au Lycée Lautréamont de Tarbes, avec en vedette notre Meilleur ouvrier de France, Patrick Berger.
En fait, l’affaire est plus sérieuse qu’on ne le croit. Commencer la journée avec un délicieux croissant au beurre en bouche vous met de bonne humeur et en mesure de supporter toutes les petites avanies du travail. D’où le concours du meilleur croissant au beurre, qui a vu s’affronter à Tarbes 23 concurrents, sous le regard compétent du MOF Patrick Berger et de Marc Mateu, qui enseigna la boulangerie à Auch. Chacun devant réaliser 24 croissants.
Tout a été jugé : la consistance et la texture de la pâte, le divisage, le laminage permettant d’obtenir une épaisseur régulière, le tourage (la période de repos à 3° qui va d’une demi-heure à une heure), le façonnage, qui va donner la forme, l’apprêt qui voit le croissant gonfler et enfin la cuisson, à 180°. Et puis, et surtout, le goût en bouche. On aurait aimé être du jury. D’ailleurs, si l’an prochain il reste une petite place…
Donc le winner annoncé est le jeune Erwan Fillocque, de Cahors, élève en première année de BP, qui remporte le pompon devant Anna Cordazzo, élève en bac pro boulangerie-pâtisserie à Biarritz, et le Toulousain Romain Bettin. Ils ont déjà gagné une tenue complète de boulanger à leur nom. Les deux premiers sont automatiquement qualifiés pour aller défendre les couleurs du Sud à Paris, le 24 mai prochain. On ne va pas les perdre de vue, ces deux-là !
Et puisqu’on ne recule devant rien pour se culturer, on raconte : en 1683, 300.000 soldats turcs assiègent Vienne et de nuit, vont l’attaquer en passant par des souterrains qu’ils ont creusés. Naturellement, tout le monde dort… sauf les boulangers qui sont à leur pétrin. Entendant des bruits suspects, ils donnent l’alerte et l’assaut est repoussé. En récompense, Léopold, l’archiduc d’Autriche accorde aux boulangers de la ville des privilèges ; en retour, ceux-ci confectionnent pour lui un « Hörnchen », une petite corne. Notre bien heureux croissant du matin, du quatre heures comme du soir !
Sympa, l’Histoire, vue comme ça !
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