Créés à l’initiative d’Alexandre Jardin, Les Gueux surprennent et commencent à fédérer ceux qui veulent faire entendre leur voix dans différents domaines. A partir du combat contre les ZFE, ce sont les pêcheurs et les paysans qui vont ouvrir un nouveau front, le 28 juin.
Si la suppression de la loi sur les ZFE reste à confirmer par une commission mixte de députés et sénateurs, le vote à l’Assemblée nationale est, en soi, un signal fort. Il a cassé la mécanique des consignes de vote, il a dépassé les multiples pressions au nom d’un bon sens, souvent relayé par des maires et des élus locaux.
Ces Zones à faibles émissions interdisent les véhicules les plus anciens (immatriculés avant 2001, notamment), dans les principales agglomérations, la fronde est venue du constat que cela revenait à pénaliser d’abord des personnes qui n’ont pas les moyens de s’offrir une voiture plus récente. A commencer par de nombreuses familles rurales. Et en plus, cette mesure fait perdre immédiatement toute valeur à ces voitures. La double peine.
« Quand 40% de la population vit en milieu rural, ce sont plus de 20 millions de Français qui sont bannis des villes. Traités comme des #gueux, on dit non à cette rupture d’égalité qui nous écrase. Ce hashtag unit les colères des maires et des citoyens méprisés. Jamais la ségrégation sociale n’est allée aussi loin » s’exclament Les Gueux.
Cette révolte ne signifie pas que les contestataires refusent de s’intéresser à la qualité de l’air dans les villes, mais montre à quel point ils ne sont pas convaincus par les arguments avancés. D’abord parce que l’une des causes principales de pollution urbaine est le chauffage (bien plus que la voiture), mais aussi parce qu’il y a d’autres moyens plus simples et plus efficaces d’écarter les véhicules les plus polluants.
A cet égard, le contrôle technique obligatoire permet déjà de bloquer officiellement les véhicules qui ne sont pas dans les normes, quel que soit leur âge. Il est clair que des voitures récentes mal entretenues, peuvent être beaucoup plus polluantes que des modèles plus anciens.
Quoi qu’il en soit, les députés ont décidé de rejeter l’application de ces ZFE, par 275 voix contre 252, après une longue bataille où tout a été fait pour imposer un texte contre la très large volonté des Français (80%). Et tout sera fait, pour éviter de contourner ce vote de l’Assemblée nationale.
« La déconnexion est désormais actée, irréversible. Si l’autocrate gagne, le peuple perd. S’il perd, le peuple sait que l’autocrate entend désormais faire ce qu’il veut, en roue libre » a déclaré Alexandre Jardin, dénonçant par avance un non-respect de ce vote.
Les Gueux vont, parallèlement, lancer une nouvelle action le 28 juin. Ils comptent occuper les ports français avec les pêcheurs artisans et les paysans en colère. Ils vont aussi rouler dans Paris et en province avec les motards en colère et tous ceux qui refusent les diktats.
« Tous, unis, ils lutteront fièrement contre le maintien des ZFE et la loi de programmation pluriannuelle de l’énergie qui, si elle est adoptée, pourrait doubler nos factures d’électricité. Avec les maires et la nation, nous allons porter pacifiquement la parole ferme d’un peuple qui ne veut plus être congédié par le prince ».
Les ZFE, ici…
L’agglomération paloise a lancé une ZFE au 1er janvier dernier. Elle concerne 8 communes : Billère, Bizanos, Gelos, Idron, Jurançon, Lons, Mazères-Lezons et Pau. Les restrictions de circulation s'appliquent du lundi au vendredi de 9h à 18h.
Au Pays Basque, devant la fronde de plusieurs maires, l’application de ces zones a été retardée. Il avait été défini un périmètre de 11 communes : Hendaye, Urrugne, Ciboure, Saint-Jean-de-Luz, Guéthary, Bidart, Biarritz, Anglet, Bayonne, Boucau et Tarnos.
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