Il y a des idées qui naissent entre deux coups de pédale et d’autres entre amis. Ibilki & Ko, c’est un peu des deux. À la base, quatre copains d’enfance, surnommés Titi, Lolo, Lolo bis et Kiki, unis par des souvenirs d’école et des rêves d’adultes. Ensemble, ils ont un jour décidé de s’embarquer dans une aventure aussi joyeuse que sérieuse : fabriquer des vélos et des draisiennes localement, tout en s’engageant dans une dynamique solidaire. "Cela faisait longtemps qu’on en rêvait", confient-ils. "Associer nos forces, nos expertises, et contribuer à un monde plus durable et plus solidaire."
Et c’est ainsi qu’en 2022, dans le quartier du Forum à Bayonne, Ibilki & Ko est né, avec pour moteur un projet limpide : créer un vélo différent, à la fois design, robuste, innovant… et profondément enraciné dans son territoire.
La vélorution commence ici
Ibilki & Ko ne s'arrête pas au fait de faire du vélo. La société veut transformer le monde avec. "Nous sommes un acteur local de la vélorution", affirment les fondateurs. Leur première création, Orekleta, une draisienne aussi maline qu’élégante, donne le ton : pensée pour durer, belle à voir, agréable à piloter, elle est surtout issue d’une coopération de talents locaux. À commencer par la selle, fruit d’un travail en trio : une pala corta ALZA transformée par Castel1890 et recouverte de cuir par la maison Erro. Le cadre et le moyeu, eux, sont l’œuvre de Darraïdou, basé à Saint-Martin-de-Seignanx. "D’Itxassou, Villefranque, Bayonne ou Saint Martin de Seignanx, les artisans et industriels avec qui nous travaillons sont à moins de 20 km de chez nous, et ça change tout !"
Cette approche du "vélo-circuit court" n’est pas un simple argument marketing. Elle répond à une logique environnementale, sociale et économique. Faire travailler les forces vives locales, recréer du lien avec les artisans, produire moins mais mieux… Tout cela contribue à remettre du sens sur deux roues.
Chez Ibilki & Ko, la roue tourne en mode ESS : l’entreprise est enregistrée comme société sociale et solidaire. "Nous avons monté une entreprise sociale et solidaire, clarifié notre vision, approfondi nos convictions et brainstormé sans cesse, et c’est avec beaucoup de joie qu’après une longue gestation, nous lançons notre draisienne Orekleta", résument les fondateurs avec enthousiasme.
Cet engagement prend forme aussi bien dans la production que dans les services proposés : location de vélo en pick&go, atelier de réparation accessible à tous, conception d’objets de mobilité doux adaptés à tous les âges… Le tout dans un esprit d’entraide et de proximité. Ibilki & Ko n’est pas qu'une entreprise qui fabrique des vélos. C’est une communauté en marche.
Orekleta, made in Euskal Herria
Le nom sonne basque et la fabrication l’est tout autant. Orekleta, la draisienne 88 % made in Pays Basque (seuls les pneus restent à relocaliser), a de quoi séduire les plus jeunes et rassurer leurs parents. Esthétique, robuste, évolutive, elle est aussi un manifeste à roulettes. Derrière ses lignes épurées, c’est toute une philosophie qui se cache : apprendre à rouler autrement, dès le plus jeune âge. Un choix symbolique, mais aussi stratégique : poser les bases de la mobilité douce dès la petite enfance, c’est créer une génération plus libre et plus responsable.
Au 14 rue Victor Hugo, dans le quartier du Forum, l’équipe s’active. C’est ici que naissent les prototypes, que sont soudés les cadres, testés les composants, réparés les vélos des clients. Arnaud, passé maître dans l’art de la soudure, y façonne les pièces ; Oscar jongle entre communication et coups de main à l’atelier ; Frédérique, ancienne cadre dans l’automobile, veille au bon fonctionnement de cette mécanique humaine. Un trio de passionnés, épaulé par les fondateurs, pour qui le vélo est bien plus qu’un mode de transport : une aventure collective.
C’est également depuis cet atelier qu’est proposé le service de pick&go, un dispositif malin qui permet de faire réparer son vélo sans se déplacer. Un vrai plus pour les actifs, les parents pressés ou les personnes âgées.
Un vélo hybride, un futur électrique
Mais Ibilki & Ko ne s’arrête pas à la draisienne. Déjà, les premiers vélos hybrides, à assistance électrique et musculaire, pointent le bout de leur guidon. Des modèles intemporels, au look soigné, pensés pour les trajets du quotidien comme pour les échappées belles. "Cette création, issue de la folle idée d’une bande de copains qui rêvaient de participer à la régénération de l’économie locale et à la vélorution voit enfin le jour concrètement !", clament-ils fièrement.
Ces nouveaux vélos seront eux aussi majoritairement conçus localement, avec un cahier des charges exigeant et une volonté constante de limiter l’impact environnemental. Ils incarneront la même exigence : élégants, pratiques, réparables et durables.
Ibilki & Ko défend une vision, à savoir celle d’un territoire en mouvement, d’une économie plus humaine, et d’une transition écologique fondée sur le bon sens. En remettant la bicyclette au centre du jeu, l’entreprise basque rappelle que le changement ne tient parfois qu’à un tour de pédale. À condition, bien sûr, de l’oser. Et de le faire à plusieurs.
"Ibilki", en basque, signifie "se déplacer à pied ou à vélo". Et "Ko", c’est pour la tribu. Car ce projet, ce n’est pas seulement celui de quatre amis d’enfance. C’est celui d’une communauté qui croit à une autre manière d’habiter le monde.
À l’heure où les mobilités douces sont sur toutes les lèvres, Ibilki & Ko propose une réponse concrète, locale et enthousiasmante. Une réponse à la fois pragmatique et poétique, portée par des vélos qui ont de l’âme et une équipe qui en a sous le casque.
COUP DE POUCE
Si vous cherchez un projet à soutenir qui a du sens, de la roue sous la pédale et du cœur à revendre, alors Ibilki & Ko mérite toute votre attention.
Ibilki est un véritable moteur de la mobilité douce, né à Bayonne de l’élan d’amis d’enfance qui rêvaient de fabriquer local, responsable et désirable. En donnant leur chance à des artisans d’ici, en proposant des services malins comme le pick&go et en lançant des draisiennes et vélos hybrides pensés pour durer, ils prouvent qu’on peut allier transition écologique, emploi local et design intelligent.
La démarche mérite vraiment un coup de pouce de notre part. Comment ? N'hésitez pas à partager cet article sur vos réseaux sociaux, à en parler autour de vous, parce qu'offrir une draisienne Orekleta ou faire entretenir son vélo chez eux, c’est déjà participer à cette “vélorution” à échelle humaine. Pour pédaler ensemble vers un futur plus doux, mais résolument en mouvement.
Sébastien Soumagnas
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