Pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec cette tradition éminemment populaire, l’encierro (lâchers de toros ou de vaches dans les rues) accompagne de très nombreuses fêtes dans toute l’Espagne (et un peu en France). Il en est même souvent le temps forts auquel tout le monde participe, d’une manière ou d’une autre, quitte à en sortir plutôt cabossé.
Et puis il y a l’encierro mythique : celui de Pampelune pendant les fêtes de la San Fermin, début juillet. Il a été incroyablement boosté par le célèbre écrivain et journaliste américain, Ernest Hemingway. Celui qui devint prix Nobel de littérature, est tout simplement tombé amoureux de cette ambiance unique, mêlant fête, encierros et corridas pendant une semaine. Au point de lui inspirer un roman en 1926 : « Le soleil se lève aussi ».
Depuis, les encierros de Pampelune font partie des grands évènements mondiaux. Mais oui ! Chaque année, ils sont diffusés par une bonne centaine de chaînes de télévision et touchent environ 900 millions de personnes dans le monde entier : mieux que les chars du Carnaval de Rio !
Chaque matin de la feria, à 8 heures précises, les toros de la corrida du soir sont lâchés dans les rues de Pampelune pour se rendre dans les arènes depuis le corral du bas de la ville. Un parcours de 825 mètres, sur les pavés, au milieu d’une foule incroyable. Deux à trois minutes de folie, parfois plus, pendant lesquelles des « coureurs » professionnels (encadrant le lot de toros) cohabitent avec des amateurs particulièrement entraînés et des festayres, plus ou moins éméchés.
C’est ce cocktail improbable qui a fait la réputation mondiale de Pampelune : un rituel unique qui a su traverser toutes les tentatives des « anti » pour s’inscrire dans la culture de la capitale de la Navarre.
Donc, certains élus navarrais se sont mis en tête, non pas d’interdire les encierros, mais de n’autoriser que les professionnels à courir devant les cornes des toros. Inutile de dire que cela signerait la mort de cette tradition populaire.
Les peñas de Pampelune et de toutes les provinces, les festayres et les aficionados, les habitants des villes et villages concernés ont commencé à se mobiliser autour des clubs taurins, des éleveurs, des toreros et de toute la filière pour dénoncer ce projet. Ils demandent une consultation publique, sûrs d’une forte adhésion populaire. A suivre…
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