Avouons-le : nous avons une petite tendresse pour l’aéroport de Fontarabie (Hondarribia, en espagnol). Son côté humain, bien éloigné des hubs internationaux, sa situation sur l’océan, la virée des avions effectuant un cercle au-dessus d’Abadia avant de plonger sur le tarmac en rasant les voiliers du port de Txingudi, tout cela a un charme fou.
Oui, mais voilà, le charme n’a rien à voir avec l’efficacité et les normes de l’Aviation civile : la piste est trop courte, et certains pilotes la comparent même à celle de Hong-Kong, pour la difficulté qu’elle présente. Naturellement, cela est remonté aux instances supérieures, qui a mis en demeure Aena, la société publique propriétaire, de se pencher sur le problème. Et accessoirement de le résoudre.
Eh bien c’est plutôt mal parti. Car on a beau prendre le cas par tous les bouts, il est quasiment impossible de prolonger la piste. D’un côté se trouve le quartier de Mendelu, avec ses nombreuses petites maisons basses, de l’autre la mer. No way, comme on dit en Espagne. Du coup, il a été imposé à l’aéroport de rétrécir encore sa piste de 150 à ses deux extrémités, pour des raisons de sécurité et éviter les freinages prolongés.
Le résultat : seuls les avions à hélices, courts, affrétés en particulier par la compagnie Mare Nostrum, qui assure sur CRJ-200 plusieurs rotations par jour vers Madrid, pourront se poser à Fontarabie. Donc les Airbus, qui nécessitent de par leur gabarit davantage de piste, vont déserter, en particulier ceux de Vueling venant ou allant à Barcelone, d’ici la fin de l’année prochaine.
En 2015, 255.000 passagers y avaient débarqué, ou s’étaient envolés : un chiffre très peu élevé si l’on considère que selon les normes françaises, un aéroport n’est rentable qu’au-dessus de 800.000 passages. On en était loin, et on le sera encore davantage demain.
Un sale coup porté au tourisme tant pour Saint-Sébastien que pour Saint-Jean et l’arrière-pays basque, alors que la région est l’une des plus prisée d’Europe. Reste aux voyageurs espagnols la solution de Biarritz-Parme, au charme un peu moins évident, mais aux pistes réglementaires.
Une opportunité à saisir pour l’aéroport du BAB.
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